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Le Royaume-Uni passe un cap en matière de précarité menstruelle

11/05/2021

« Que feriez-vous avec l’argent des protections si vous n’aviez pas à en acheter ?» interroge la Fédération des Associations Générales Etudiantes (FAGE) dans l’enquête qu’elle publie le 8 février 2021. « Je mangerais à ma faim » : réponse terrible qui illustre la précarité menstruelle dont disent souffrir 33% des étudiantes. Et plus largement 1,7 million de personnes menstruées en France.

Un problème à la fois économique, sanitaire et sociétal qui touche tous les pays, et dont commencent à s’emparer les politiques sous la pression des associations. Zoom sur le Royaume-Uni, qui, dès sa sortie de l’Union européenne, a pris des mesures en faveur d’un allègement du coût des protections périodiques.

Le Royaume-Uni supprime la TVA sur les tampons et les serviettes périodiques

Dans le cadre du Brexit, le Royaume-Uni n’est plus tenu par les lois de l’Union européenne d’imposer une taxe de 5 % minimum sur les produits hygiéniques, d’où la décision prise par le gouvernement de Boris Johnson de supprimer la TVA sur les protections périodiques dès le 1er janvier 2021. Une mesure qu’a commentée dans un communiqué le ministre des Finances, Rishi Sunak, s’estimant « fier que nous tenions aujourd’hui notre promesse de supprimer la taxe sur les tampons. Les produits menstruelles sont essentiels, il est donc normal de ne pas facturer la TVA ».

Une belle opportunité pour le gouvernement de souligner un des bienfaits du Brexit, mais aussi une réponse apportée aux 300 000 signataires de la pétition « Stop taxing periods » mise en ligne par change.org en 2016, et dont l’un des arguments était : « Même le Président Obama estime cette taxe injuste et choquante ».

La suppression de la TVA s’inscrit dans une visée plus globale de réduction de la précarité menstruelle, qui avait démarré un an plus tôt avec la distribution gratuite de protections périodiques dans les écoles et universités publiques ainsi qu’aux patientes qui en ont besoin dans les hôpitaux publics.

A lire : Précarité menstruelle : des distributions gratuites de protections hygiéniques

Précarité menstruelle : Emmanuel Macron promet « une réponse très concrète » pour 2021

Interrogé le 4 décembre 2020 par le média en ligne Brut qui lui demandait si la France allait adopter « la gratuité des protections périodiques comme voté en Ecosse », Emmanuel Macron a répondu : « Je ne veux pas préempter le travail du gouvernement mais c’est quelque chose qui au premier semestre de l’année prochaine aura une réponse très concrète. (…) Parce que, quand on voit des femmes qui sont dans la très grande précarité, qui sont à la rue, elles vivent tout ce que vit un homme, d’épuisement physique, de réduction de votre durée de vie, de maladies qu’on contracte, d’humiliation, et elles vivent en plus deux choses (…) : en effet la précarité menstruelle, le fait d’avoir des règles dans la rue et de ne pas pouvoir acheter de quoi se protéger et de quoi être digne dans la journée, et puis le viol. Et donc ça, c’est une action sur laquelle je veux qu’on renforce le travail avec les associations, les services sociaux, les communes. »

La France est engagée depuis plusieurs années dans la lutte contre la précarité menstruelle, et chez Réjeanne, nous suivrons de très près la mise en œuvre de ces promesses présidentielles. Sans oublier de conseiller aux personnes qui ont leurs règles d’utiliser nos culottes menstruelles, qui offrent une alternative saine, écologique et à terme économique aux protections classiques.

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