LIVRAISON OFFERTE A PARTIR DE 100€ D'ACHATS

LIVRAISON SOUS 48H

Panier

Votre panier est vide

Les règles dans le monde, la Suède

22/11/2021

Quand on dit Suède, on pense modèle suédois, ce concept qui, au niveau sociétal, évoque d’emblée la liberté, la tolérance, l’ouverture. Et même une certaine forme d’avant-gardisme au niveau des mœurs. Mais si l’on se penche sur le sujet des règles en Suède, on bute d’emblée sur deux problèmes loin d’être résolus : celui de la précarité menstruelle, avec un taux de TVA très élevé sur les protections hygiéniques ; et celui de la persistance du tabou sur le sang menstruel.

L’exception scandinave serait-elle un mythe ?

Taxer les règles en Suède avec la « taxe tampon »

La TVA, pour mémoire, c’est un impôt sur la consommation dont le taux varie selon le degré de nécessité accordé aux biens achetés : en gros, plus un produit est considéré comme luxueux ou superflu, plus il sera taxé ; plus il est considéré comme essentiel et de première nécessité, moins il le sera. Logiquement donc, les protections hygiéniques devraient être très peu taxées, sauf que…

Les protections hygiéniques taxées à 25% : une anomalie suédoise

Sauf qu’aujourd’hui en Suède la TVA sur les protections hygiéniques est toujours à 25 %, l’un des taux les plus élevés au monde ! Une injustice flagrante surtout si on la compare aux taux de 12% appliqué à la restauration ou à celui de 6% appliqué au paiement d’un entraîneur personnel…

Face à cette situation, des ONG comme Mensen se mobilisent, quitte à se heurter à l’immobilisme des gouvernants sur le sujet de la précarité menstruelle. En 2018, les ONG ont signé une pétition commune réclamant, sinon la suppression de la taxe sur les protections hygiéniques, au moins la réduction de son taux à 5,5%. Peine perdue, malgré le « mensaktivism » (activisme menstruel) en pleine expansion dans le pays.

Citons le propriétaire d’un supermarché d’Överkalix, petite commune de 3 300 habitants dans le nord du pays. En 2019, il a décidé de baisser de 25% le prix des protections hygiéniques. Ou encore la chaîne de pharmacie Hjärtat, premier groupe pharmaceutique privé en Suède, qui, au printemps 2018 a appliqué la même baisse de prix dans ses 390 pharmacies. Des initiatives qui malheureusement n’ont pas été suivies par la concurrence.

La question de la précarité menstruelle est loin d’être réglée en Suède !

La « taxe tampon » et la précarité menstruelle dans le monde, où en est-on ailleurs ?

Il y a quelques années encore, l’expression « précarité menstruelle » et le combat qui la sous-tend étaient totalement inconnus du grand public. Heureusement, les choses évoluent. Depuis 2014, la communauté internationale consacre chaque 28 mai une journée mondiale pour la santé et l’hygiène menstruelles. Avec comme objectif premier « d’interpeller les décideurs et décideuses pour améliorer les infrastructures sanitaires en milieu scolaire, afin que les règles ne soient pas un frein à la scolarisation des filles, leur participation et leur maintien à l’école ».

Une mission essentiellement à destination des pays en développement, mais finalement pas que, tant les études ont montré que la précarité menstruelle était une réalité y compris dans les pays riches.

  • Le champion de la « taxe tampon » est la Hongrie qui taxe les protections hygiéniques à 27%.
  • Tandis qu’à l’autre bout du spectre on a vu début 2021, le Royaume-Uni célébrer les bienfaits du Brexit en supprimant tout simplement la TVA sur les tampons et serviettes hygiéniques.
  • L’Ecosse est même allée jusqu’à instaurer la gratuité des protections hygiéniques.
  • En France, depuis 2015, la « taxe tampon » est passée de 20 à 5,5%.

À lire aussi : Les règles au Kenya

La Suède opte pour des initiatives culturelles pour lever le tabou des règles

Autre volet du combat des activistes menstruels suédois, la lutte contre la persistance des tabous. Ils entravent la vie des personnes menstruées et musellent les indispensables débats publics sur les menstruations. Deux exemples pour illustrer cet activisme salutaire.

Le sang des règles s’affiche dans le métro

A Stockholm, en 2017, la station de métro Slussen a exposé pendant des mois des affiches réalisées par la dessinatrice féministe de BD Liv Strömquist. Qu’y voyait-on ? Des femmes faisant du patin à glace ou assises par terre, avec l’entrejambe marqué d’une tache rouge vif. Impossible de ne pas être saisi par ce sang menstruel, seule tache de couleur sur ces dessins en noir et blanc… Et c’était bien l’objectif au risque de provoquer des réactions d’indignation, de rejet et de dégoût. On appréciera au passage l’humour de la légende accompagnant les dessins : « It’s Alright (I’m Only Bleeding) », soit « Tout va bien (je saigne juste) ».

À lire aussi : L’art menstruel pour combattre le tabou des règles

Une chanson pour sensibiliser les plus jeunes aux menstruations

De son côté, en 2015, la chaîne suédoise pour enfants et jeunes SVT s’était déjà illustrée en diffusant un véritable hymne aux règles, Menslåten (La chanson des règles). Avec un refrain joyeux : « Les règles, les règles, vive les règles, le corps fonctionne comme il faut, c’est super ! », et des paroles au contenu très pédagogique et décomplexant :

« C’est un truc qui arrive parfois aux filles
Elles veulent pas en parler
Elles ont peut-être un peu honte
Mais c’est super normal
Il suffit d’être un peu plus sympa avec elles

Avoir de la patience
Ce n’est qu’un peu de sang ! »

Le tout illustré par des tampons déguisés en pirate ou en roi qui dansent sous une boule à facettes avant de plonger en toute décontraction dans un liquide rouge. Pour le créateur de la chanson, Alex Hermansson, 23 ans, qui est également animateur sur la chaîne : « Plus il y a de savoir et de transparence et moins les filles se sentiront stigmatisées ». Tout simplement !

Chez Réjeanne, nous sommes carrément fans (et admiratives) de cet activisme menstruel. Et à notre manière, nous le pratiquons, en vous présentant nos modèles de culottes de règles sous toutes les coutures, et adaptées sans complexes à toutes les morphologies et toutes les situations. Avez-vous remarqué qu’il est aujourd’hui plus facile dans un dîner de parler de culottes menstruelles que de tampons ou serviettes hygiéniques ? La jolie culotte menstruelle Réjeanne serait-elle devenue un canal pour libérer la parole et lever les tabous ?