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Les règles dans le monde – Allemagne

20/06/2022

« Imagine si les hommes étaient aussi dégoûtés par le viol qu’ils le sont par les règles ». Voici ce qu’une jeune activiste allemande a écrit sur des protections périodiques avant de les exposer il y a quelques années dans les rues de Karlsruhe. Une façon plutôt dérangeante (et c’était le but !) d’interroger le tabou qui entoure encore les règles en Allemagne et empêche d’aborder franchement les sujets qui fâchent, au premier rang desquels la précarité menstruelle ou l’innocuité sanitaire et l’impact environnemental des protections hygiéniques.

« Avoir ses règles n’est pas un luxe » : la taxe sur les tampons

règles en Allemagne

Vous ne le savez peut-être pas mais, jusqu’au 1er janvier 2020, les protections hygiéniques étaient considérées en Allemagne comme des produits de luxe, taxés à 19,6%, c’est-à-dire au même taux que le saumon ou le caviar !

D’où l’idée de la start up allemande The Female Company de contourner la loi en proposant des tampons hygiéniques vendus dans des boîtes en forme de livres : après tout, le livre, considéré comme un bien essentiel, n’est taxé qu’à 7%… Une manifestation parmi d’autres du débat qui s’est installé ces dernières années en Allemagne, appuyé par des dizaines de pétitions.

« Depuis 1968, année où il y a eu quelques changements dans la politique vis-à-vis des femmes en particulier, les produits ont été soumis à une TVA de 19 %. Depuis il n’y a rien eu pour réexaminer la situation des règles en Allemagne, ni pour réduire la TVA, ni pour rendre ces produits disponibles gratuitement, dans les lieux publics notamment comme les universités, les écoles et d’autres lieux » : voilà ce qu’affirme Benjamin-Immanuel Hoff, ministre en Thuringe, et l’un des instigateurs du débat qui s’est tenu au Bundesrat (l’assemblée qui réunit des représentants de chaque gouvernement des Länder, les régions allemandes) en novembre 2019.

Résultat des courses : depuis le 1er janvier 2020, la taxe sur les protections périodiques est passée à 7%. Rappelons au passage que la « taxe tampon » est très inégale dans le monde : des pays comme le Canada, l’Australie, l’Irlande, le Liban, le Nicaragua, la Malaisie, le Rwanda, la Colombie, la Jamaïque, l’Inde, la Tanzanie, le Nigéria, le Kenya et plus récemment le Royaume-Uni et l’Ecosse l’ont complètement abolie ; la France est à 5,5%, l’Espagne à 4% ; tandis qu’à l’autre bout du spectre, la Suède, la Croatie et la Finlande sont à 24%, le Danemark à 25% et la Hongrie à 27% !

En Allemagne, une volonté de se réapproprier ses règles avec le choix d’une protection écologique

règles en Allemagne

Autre débat qui agite (à juste titre) la société autour des règles en Allemagne, celui de l’empreinte écologique des protections hygiéniques, en lien avec la montée des préoccupations bios et zéro déchet : rappelons qu’une femme va utiliser au cours de son existence environ 10 000 serviettes ou tampons.

Or, comme l’explique très bien cet article du National Geographic paru en septembre 2019 : « Les tampons sont emballés dans du plastique, encapsulés dans des applicateurs en plastique, avec des ficelles en plastique pendant à leur extrémité, et la plupart d’entre eux incluent même une fine pellicule de plastique dans la partie absorbante. Les serviettes contiennent généralement encore plus de plastique, de la base étanche aux produits synthétiques qui absorbent le fluide jusque dans l’emballage ». Bref, des montagnes de déchets plastiques en perspective !

« Nous observons que nos clientes sont de plus en plus concernées par l’aspect environnemental et que la demande de produits durables augmente », explique au Monde Sebastian Bayer, directeur marketing de la chaîne allemande de magasins DM Drogerie Markt, spécialiste du soin corporel. Une demande qui ne laisse pas insensibles les marques soucieuses de satisfaire leurs clientèle. Un mouvement vertueux, certes. Cependant, il ne doit pas se faire au détriment du prix et donc des femmes les plus précaires.

L’équation n’est pas simple : comment proposer des protections périodiques qui respectent à la fois l’environnement et le porte-monnaie ? Chez Réjeanne nous avons notre petite idée (c’est même notre grande idée !) : optez pour les culottes menstruelles, à la fois sûres, saines, efficaces et économiques, elles sont aujourd’hui la meilleure alternative aux protections hygiéniques classiques !

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