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Les règles dans le monde : la Chine

10/12/2020

Le 28 mai 2020, à l’occasion de la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle, l’UNFPA (Fonds des Nations-Unies pour la population) et l’UNICEF (Fonds des Nations-Unies pour l’enfance) ont rappelé que les règles sont toujours mal comprises et stigmatisées dans le monde entier et averti que cela pourrait empirer avec la pandémie de COVID-19.

Très vite en effet des rumeurs ont circulé aux quatre coins de la planète comme quoi les règles augmenteraient la vulnérabilité au coronavirus et les personnes menstruées seraient plus susceptibles de transmettre la maladie.

Zoom sur la Chine, un pays où les difficultés sanitaires liées au coronavirus ont mis en lumière l’impact de ces tabous sur le statut et la santé des femmes.

Le coronavirus, un révélateur qui pourrait faire bouger les lignes

Dans le Hubei, dont la capitale est Wuhan, la moitié des médecins et 90% des infirmier.e.s et aide-soignant.e.s sont des femmes. Confronté.e.s à une arrivée massive de malades touché.e.s par le coronavirus, il.elle.s ont dû travailler dans des conditions désastreuses sur le plan sanitaire : risque de contamination lié au manque d’équipements de protection, obligation pour beaucoup de porter des couches (et la même pendant des heures) pour éviter de devoir aller aux toilettes, avec en plus pour les femmes, un risque d’infection dû au mélange prolongé d’urine et de sang menstruel, l’obligation de garder des journées entières des vêtements humides et souillés, et pour certaines, le recours à la pilule contraceptive pour décaler ou supprimer leurs règles.

Dans un reportage sur l’hôpital diffusé mi-février sur la China Central Television, on entendait une jeune infirmière dire : « J’ai mes règles, et cela me fait souffrir, mais j’ai trois patients qui ont besoin de moi ». La phrase a disparu dans toutes les rediffusions qui ont suivi, provoquant un tollé salutaire sur le net. Un article satirique, intitulé « In men’s eyes, menstruation is blue, only lasts one day, and can be held back like urine », a été lu plus de 2 millions de fois, tandis que les hashtags “#I too refuse to be ashamed of menstruation” and “#I am a woman and I have periods” ont totalisé respectivement 1 million et 16 millions de vues sur le réseau Weibo.

La nageuse Fu Yuanhui lance un pavé dans la piscine

Le fait est qu’en Chine, le sujet des règles reste encore largement tabou. Jamais, au grand jamais, le mot n’est prononcé, on emploiera des expressions comme « appeler le printemps », « prendre une pause » ou « recevoir sa tante », plutôt que de nommer clairement la chose. C’est pourtant ce qu’a osé faire la nageuse Fu Yuanhui pour justifier sa mauvaise performance aux jeux Olympiques de Rio en 2016 : « C’est parce que j’ai eu mes règles hier, donc je suis particulièrement fatiguée. Mais ce n’est pas une excuse, je n’ai quand même pas bien nagé ». En quelques heures, le hashtag #FuYuanhui a fait plus de 500000 vues, la plupart des personnes exprimant leur soutien à la nageuse. Il faut dire que sa déclaration sonnait comme une provocation dans un pays où les publicités pour les produits d’hygiène féminine sont interdites en prime time à la télévision. Et où, selon un sondage de 2015, seules 2% des Chinoises utilisent des tampons, un retard colossal dû à la désinformation, à la quasi absence d’éducation sexuelle et à la croyance toujours bien ancrée selon laquelle les tampons pourraient provoquer la perte de la virginité.

Selon l’écrivaine féministe chinoise Lü Pin, beaucoup pensent encore qu’il devrait être interdit aux femmes d’assister à des funérailles pendant leurs règles, ou bien de faire du sport, et même de se laver les cheveux ou de boire de l’eau froide…

Lü Pin reste cependant optimiste et mise sur la capacité des prises de paroles comme celle de la nageuse Fu Yuanhui pour faire bouger les lignes.

Les culottes menstruelles Réjeanne, ce n’est pas du tout tabou !

Chez Réjeanne, nous prenons très au sérieux ces stigmatisations et discriminations dont pâtissent les femmes dans le monde entier lorsqu’elles ont leurs règles. Et nous sommes bien conscientes que nos pays occidentaux ne sont toujours pas à l’abri de tels tabous qui empêchent les femmes de vivre en toute liberté et sérénité leur condition féminine. Alors notre façon à nous d’aider les femmes (et les hommes au passage) à se désinhiber sur le sujet, c’est de leur proposer de jolies culottes de règles, efficaces, sûres, sexy et hautes en couleur !

Les règles dans le monde :