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Le vaginisme, on en parle

17/03/2022

Le vaginisme est une souffrance tue. Encore un tabou autour du désir et du plaisir féminin qui fige les langues et empêche les personnes concernées d’en parler librement pour arriver à se libérer de la culpabilité face à l’impossibilité de la pénétration ou de cette douleur lors des rapports sexuels.

Bien souvent, les femmes n’ont jamais entendu parler du terme de vaginisme et souffrent en silence en croyant que quelque chose cloche chez elle, qu’elles ne sont pas normales.

Elles essaient et font aussi souvent face à une incompréhension de leur partenaire qui n’est pas non plus sensibilisé à ce sujet et même à un manque de compassion. Le vaginisme s’accompagne régulièrement d’un fort sentiment de culpabilité.

Qu’est-ce que le vaginisme ?

Il s’agit d’une contraction involontaire et incontrôlable, on parle de contraction réflexe, des muscles péri-vaginaux qui entourent l’entrée du vagin.

Cette contraction peut empêcher toute pénétration par un pénis oui mais aussi par un doigt ou un objet comme un spéculum ou un tampon, ce qui rend souvent très difficile un examen gynécologique.

Ce blocage physique résulte d’un blocage émotionnel et psychologique.

Ces contractions rendant impossible ou douloureuse la pénétration peuvent se manifester de façon ponctuelle, en fonction du moment ou de la personne. Le vaginisme est considéré comme un trouble sexuel.

Il ne faut pas le confondre avec la dyspareunie qui désigne les fortes douleurs pendant les rapports sexuels avec pénétration.

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D’où vient le vaginisme ? Quelles sont ses causes ?

Il existe deux types de vaginisme qui ont des causes différentes :

  • Le vaginisme primaire dans le cas duquel la pénétration n’a jamais été possible ou non douloureuse. Dans cette situation, les personnes touchées ont intégré une connotation négative de la pénétration voir de leur propre anatomie, certaines témoignant parfois même d’un dégoût pour leur vagin, que ce soit parce qu’elles sont issues d’un milieu conservateur ou religieux très fermé sur les questions de sexualité alors peu abordées, voire diabolisées, ou encore parce qu’elles ont associé l’acte à de la douleur, imaginant par exemple une déchirure en raison d’un vagin trop étroit, etc.
  • Le vaginisme secondaire qui arrive quand dans un second temps alors que la femme a déjà connu une sexualité comprenant des actes de pénétration avec du plaisir. Ce vaginisme découle principalement d’un événement traumatisant comme peut l’être une agression sexuelle, un accouchement avec complications, des douleurs à répétition lors de l’acte sexuel par exemple causées par des vaginoses bactériennes, etc

À lire :

Existe-t-il des solutions pour guérir du vaginisme ?

  • Injection de botox dans le vagin pour réduire la force musculaire et limiter les contractions permettant des rapports non douloureux pendant 4 mois et surtout de faire sauter le verrou psychologique en réintroduisant du plaisir. Les témoignages sont rares à ce propos.
  • Hypnose, thérapie cognitivo-comportementale (TCC) autant d’aides utiles pour comprendre l’origine du trouble et la dépasser.

Soigner le vaginisme passe par un accompagnement psycho-sexuel par un professionnel de santé sexologue et/ou gynécologue.

Mais, la guérison du vaginisme est principalement un cheminement personnel, qui peut être soutenu par le/la partenaire, que les femmes qui souffrent de vaginisme doivent réaliser pour réussir à se sentir suffisamment en confiance pour atteindre un lâcher-prise permettant d’aboutir à des pénétrations non douloureuses et à une vie sexuelle. Ce chemin doit être souhaité et non pas ressenti comme une contrainte à l’acte sexuel.

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La pénétration, une vision normative et réductrice des relations hétérosexuelles

Le vaginisme est une souffrance pour ces femmes mais c’est également une bonne leçon offerte à la société. Ce trouble psycho-sexuel rend tangible les dégâts que causent le carcan encore subi par la sexualité féminine et masculine, les hommes ayant tout autant à découvrir d’une libéralisation du plaisir féminin.

Le vaginisme met en lumière cette norme du rapport sexuel hétéro centrée sur l’acte de pénétration, comme s’il était seule source de plaisir. Cette représentation est encore très présente et fait oublier qu’il existe de nombreuses autres sources de plaisir sexuel.

Le vaginisme permet cette libération de l’imaginaire et rappelle qu’une sexualité épanouie passe par la bienveillance et la communication entre les partenaires. Et pour ça aussi il mérite une meilleure place au sein du débat.