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Les règles dans le monde : l’Afghanistan

01/03/2021

« Un livre sur les règles ? Mais pourquoi ? Parce que les règles sont toujours enveloppées d’un voile de répulsion et de rejet. Parce qu’il faut surtout « ne pas en parler ». Il est grand temps que ce tabou rejoigne le clan des reliques et qu’on arrête de culpabiliser, de complexer et de se cacher à tout prix – qu’on possède un utérus ou non » : voilà comment la journaliste Jack Parker présentait en 2017 son ouvrage « Le grand mystère des règles ».

Si le sujet est grave en Occident, il est tout simplement dramatique dans bien des régions du monde où la persistance des tabous et des croyances fausses prive les femmes d’un droit fondamental : celui de garantir leur hygiène et leur santé. Zoom sur l’Afghanistan, où les femmes et les jeunes filles vivent leurs règles dans un climat de honte, d’angoisse et de grande solitude.

Des interdits qui portent atteinte à la santé et à l’estime de soi des femmes

  • Interdiction de prendre des douches, et en particulier de se laver les parties génitales, pendant les règles, sous peine de devenir stérile.
  • Interdiction de manger de la viande, du riz, des légumes et des aliments acides.
  • Interdiction de boire de l’eau froide.
  • Interdiction de s’asseoir sur un sol mouillé.
  • Interdiction de cuisiner.
  • Interdiction d’entrer dans un édifice religieux.
  • Interdiction de toucher ou embrasser les membres de sa famille, notamment les plus jeunes encore « innocents », sous peine de les rendre impurs.
  • Exclusion de la vie familiale, comme le rapporte Mahnaz, 18 ans (témoignage recueilli par l’UNICEF) : « Dans certaines communautés, même au sein de la famille, les femmes n’adressent pas la parole à celles qui ont leurs règles ».

Une liste impressionnante d’interdits que les jeunes filles reçoivent en guise de rite de passage, comme l’explique Farida (témoignage recueilli par le réseau Ecoi.net – European Country of Origin Information Network) : « Lorsque j’ai saigné pour la première fois, j’étais terrifiée, j’en ai parlé à ma tante, elle m’a dit que désormais j’étais une femme, que j’aurais mes règles tous les mois, et elle m’a énoncé tous les interdits auxquels je serais soumise. Et pour finir elle m’a dit : Allah a créé les femmes pour qu’elles soient misérables, et elles n’ont pas d’autre choix que de souffrir ».

A lire : Mythes et stéréotypes sur le cycle menstruel

Briser par l’éducation la chaîne de transmission des fausses croyances

Plus grave encore, il apparaît que ce sont les femmes elles-mêmes qui transmettent et perpétuent ces préjugés liés à la peur et l’ignorance. La solution ? Eduquer en amont les jeunes filles, et c’est tout le sens des programmes menés par l’UNICEF dans les écoles afghanes, avec l’installation d’équipements périodiques et la sensibilisation aux cycles menstruels, à l’hygiène intime, à l’utilisation des protections menstruelles, à l’alimentation et à l’anémie.

Cela en s’appuyant sur les jeunes filles volontaires, comme Mahnaz : « Je me sens investie de la responsabilité de sensibiliser . Toutes les filles doivent être informées sur ce sujet et les familles ne devraient plus les forcer de manière négative. »

L’empowerment des femmes, c’est aussi le combat de Réjeanne

Chez Réjeanne, nous sommes convaincu.e.s que l’éducation et la levée des tabous constituent un facteur décisif de l’émancipation des femmes et de l’égalité des sexes. Il est grand temps de rompre le silence et d’affirmer partout dans le monde que les menstruations sont un signe positif de bonne santé et de vitalité chez les femmes. C’est l’objectif de ce tour du monde des tabous liés aux règles que nous vous proposons au fil des semaines.

Et n’oubliez pas : avec nos culottes menstruelles, vous resterez jolies, sexy et sûres de vous, même pendant vos règles. C’est votre droit, et nous le revendiquons !

Pour aller plus loins :