La cyprine, cette sécrétion qui assure la lubrification vaginale
Prénom, pierre précieuse, espèce de mollusque, oui aussi. Mais la cyprine c’est surtout une sécrétion vaginale qui se confond avec les pertes blanches.
Nous avons toutes constaté ce fluide transparent et à la substance, qu’on se le dise, un peu gluante lorsque l’on ressent de l’excitation sexuelle et pourtant, nous sommes également nombreux et nombreuses à ne pas connaître ce qu’est la cyprine.
Le désir de la femme est enseveli sous un tas de tabous. La puissance féminine effraie et alimente, dans le même temps, tous les fantasmes. Ce fluide est principalement abordé dans l’univers du rap, mais il ne l’est que d’un point de vue masculin qui s’enorgueillit de susciter le désir.
Qu’est-ce que vous ignorez et devriez savoir sur la cyprine ? In fine, la cyprine, qu’est-ce que c’est ?
La sécrétion vaginale du désir
Cyprine vient de « Cypris » surnom de la déesse Vénus dans l’antiquité romaine qui était la déesse de l’amour et du charme. La cyprine est donc une sécrétion vaginale dont la production, par les glandes de Bartholin et de Cooper, augmente avec l’excitation sexuelle qu’elle soit mentale ou simplement physique et purement mécanique.
Les gynécologues et le corps médical lui préfèrent l’appellation « lubrification vaginale ». Il humidifie les lèvres et les parois vaginales pour faciliter la pénétration lors des rapports sexuels. Lorsque le vagin se lubrifie, cela ne doit pas amener à considérer qu’il y a consentement pour un acte sexuel.
Dans le langage courant, on utilise plutôt le terme « mouiller ». On a connu plus élégant c’est vrai, mais cela semble quand même totalement justifié. Pour le petit partage d’expérience qui rassure, il est tout à fait normal de sentir couler tout d’un coup un liquide du vagin, ou de ressentir une sensation d’humidité à cause d’une culotte toute mouillée.
Il est toujours possible d’aller aux toilettes pour vérifier que ce ne sont pas nos règles qui nous prennent en traître avant de changer de culotte ou de mettre un protège-slip. Mais, nous avons bien mieux ! Nos culottes menstruelles, tellement jolies et confortables que vous pouvez les porter à tout moment de votre cycle pour éviter les sensations d’humidité ou prévenir l’arrivée des règles.
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Petit guide pratique de la cyprine
De quoi se compose ce fluide sexuel ?
- eau,
- bactéries et micro-organismes de la flore vaginale,
- urée,
- acides acétiques,
- acides lactiques,
- complexes d’alcools,
- glycols.
Selon le moment du cycle menstruel, en fonction de votre alimentation, de votre consommation d’alcool, de votre phase d’ovulation, de votre âge, de si vous êtes enceinte ou mère allaitante, la cyprine et les pertes blanches changent d’aspect, d’odeur, de texture et de goût. La ménopause, par exemple, se traduit par une sécheresse vaginale.
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Quel est le rôle de la cyprine ?
Comme la nature est bien faite, la production de cyprine créée un lubrifiant naturel qui permet d’accroître le plaisir pendant les rapports sexuels. Mais, cette sécrétion vaginale, joue, plus globalement, un rôle crucial pour le bien-être de l’appareil génital féminin, un rôle de protecteur.
En effet, ce fluide assure l’hydratation et la lubrification permanente du vagin. Il permet de maintenir un PH de la glaire cervicale adapté à la flore vaginale. Cela permet de limiter les irritations, la transmission des IST, les maladies et tous les autres désagréments. Attention, elle ne remplace absolument pas le port d’un préservatif lors des rapports sexuels !
Il est possible d’avoir une allergie à la cyprine de la même manière que certaines personnes peuvent avoir une allergie au sperme. Les symptômes des allergies à ce mucus comme pour le sperme sont des sensations de brûlure ou démangeaisons ou encore des rougeurs sur la zone de contact. Dans ce cas, il faut impérativement consulter un gynécologue.
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Quel goût a la cyprine ? Comment lui donner bon goût ?
La cyprine, tout comme la flore vaginale, a un pH relativement acide. Cela crée un milieu défavorable à la prolifération des bactéries. Chaque personne dotée d’un vagin a sa propre odeur, et malgré la composition de la cyprine, ce mucus n’a en réalité que peu d’odeur. En revanche, on retrouve cette acidité dans le goût de la cyprine. Il semble qu’il puisse varier en fonction des fluctuations hormonales et donc de la période de la vie, mais aussi de l’alimentation et de l’hygiène intime.
Aucune donnée fiable ne peut, cependant, aider à donner bon goût à la mouille. Il ne faut pas croire, par exemple, que se laver avant un rapport changera le goût des pertes bien que cela pourra améliorer l’odeur de la vulve. Sur ce point, petite alerte sur les dangers d’une hygiène intime trop poussée et, en particulier, des douches vaginales qui vont grandement favoriser les infections et IST en rendant le vagin vulnérable.
Il est possible de se tourner vers des lubrifiants ou des crèmes de plaisir aromatisées en prévision d’un petit cuni, par exemple. Veillez à la composition et à ne pas en abuser cependant, sous peine d’ouvrir là encore la porte aux mycoses et autres joyeusetés.
Petit rappel également de self love, oui la lubrification vaginale peut sentir, mais chacun a son odeur et c’est tant mieux, le monde serait bien moins intéressant autrement et peut être aussi bien moins attirant surtout quand on sait combien l’odorat est lié aux émotions.
Les différentes sécrétions vaginales
La cyprine est loin d’être la seule sécrétion qui s’écoule du vagin alors petit point lexique. En effet, il ne faut pas confondre la cyprine avec :
- les pertes blanches : également appelées leucorrhées. Elles ont justement pour fonction d’évacuer la cyprine et toutes les cellules mortes du vagin. On peut lui attribué l’adjectif de « grand » protecteur de l’intimité féminine.
- un éjaculat ou squirting : liquide éjaculatoire produit au moment de l’orgasme par les femmes fontaines. Ce liquide propulsé au moment de l’éjaculation féminine est sécrété par les glandes de Skene, que l’on surnomme parfois la « prostate féminine ».
- la glaire cervicale : cette sécrétion blanche produite au niveau du col de l’utérus varie en fonction de l’évolution du cycle menstruel pour tour à tour faciliter ou empêcher le passage des spermatozoïdes vers l’utérus.
En pratique, il est très compliqué de dissocier ces fluides qui se confondent dans le vagin.
Comment remédier au manque de lubrification vaginale ?
La sécheresse vaginale n’est pas associée au manque de cyprine, mais plutôt à la diminution des leucorrhées. Ainsi, lors d’une grossesse, la prise d’une contraception orale ou à la ménopause, bien qu’une femme puisse ressentir une baisse de lubrification vaginale au quotidien, elle pourra tout autant avoir suffisamment de lubrification sexuelle au moment des rapports sexuels.
Les lubrifiants permettent de pallier l’insuffisance des sécrétions vaginales naturelles. Il est recommandé de choisir un lubrifiant aqueux compatible avec les préservatifs, sans parfum c’est encore mieux. Ils sont la solution idéale pour faciliter la pénétration et éviter les sensations de brûlure notamment.
Avant de vous tourner vers cette solution, interrogez-vous. La production de la cyprine c’est le sexe qui transpire de désir et le désir peut se montrer capricieux ou même paresseux. Il faut parfois le réveiller et le stimuler davantage. Les préliminaires portent bien mal leur nom, ils laissent à penser qu’ils ne sont là que pour préparer l’ascension du mont orgasme par la pénétration, meilleure expression du plaisir. Alors, nous le répétons, interrogez-vous pour être sûr.e que cette représentation du rapport sexuel vous convient si vous avez la sensation de répéter ce modèle un peu machinalement. Il existe bien des façons de faire grimper le désir.