Les comptes Instagram body positive inspirants
Connaissez-vous Lizzie Velasquez, une jeune américaine, atteinte d’une maladie orpheline qui l’empêche de stocker des graisses et donc de grossir (elle pèse moins de 30 kg) et donne à sa peau un aspect ridé et vieillissant ? La jeune femme, accablée depuis son enfance par les moqueries et les brimades, découvre en 2008 sur Internet des images d’elle filmées à son insu, et accompagnées de cette légende ignoble : « La femme la plus laide du monde ». Touchée en plein cœur, elle se relève et se lance dans un combat sans relâche contre le cyber-harcèlement.
En août 2020, son image est à nouveau utilisée dans un canular qui circule sur TikTok visant à piéger les enfants en leur montrant un visage grimaçant ou défiguré et à leur faire croire qu’il s’agit de leur futur enseignant. Lizzie Velasquez réagit aussitôt en publiant à son tour une video sur TikTok : « Nous sommes des êtres humains et nous avons des sentiments. Ce n’est pas acceptable, il faut arrêter ».
Le cas exemplaire de cette courageuse jeune femme n’est hélas pas isolé. Beaucoup, parmi les personnes qui ont un physique qui n’est pas considéré comme la « norme », sont victimes de ce harcèlement, catastrophique pour la confiance et l’estime de soi, en particulier chez les adolescent.e.s. Il est grand temps de réagir !
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Body positivisme vs Body shaming sur Instagram
Comme l’explique Hervé-Charles Léger, président de l’association « Les corps défendus » qui milite pour la promotion d’une société accueillant la diversité corporelle, « 10 femmes dans le monde sont considérées comme des supers top modèles. Et 3 milliards de femmes ne leur ressemblent pas. Quand on inculque aux adolescentes et aux femmes en général, que la réussite passe par la ressemblance avec ces modèles, que pour être heureuse il faut avoir un corps comme ceci ou comme cela, il y a forcément un décalage ».
Et le constat est le même pour les hommes qui sont également soumis à d’impitoyables diktats corporels. Effet pervers de cette insupportable pression assénée à coups de campagnes marketing et messages publicitaires : le body-shaming qui consiste (sous pseudo anonyme bien sûr) à humilier sur les réseaux sociaux les défauts physiques des stars (la chanteuse Louane en a douloureusement fait les frais) comme des inconnu.e.s, et qui se décline en cruelles sous-catégories : fat shaming (les rond.e.s), skinny shaming (les maigres)…
Les pouvoirs publics, dans un objectif sanitaire visant surtout à limiter les dégâts de l’anorexie chez les jeunes, ont réagi en publiant en 2017 le décret « Photoshop » qui oblige (en principe) les marques à signaler si les photos de leurs mannequins ont été retouchées.
Plus intéressant, l’émergence du mouvement « Body positivism », dont l’objectif est d’encourager les femmes à s’accepter et à apprendre à s’aimer telles qu’elles sont. Il s’agit de dépasser ses peurs, surmonter ses complexes, faire la paix avec son corps. Le mouvement fleurit sur les réseaux sociaux et passe par la publication décomplexée et même sublimée de ses (soi-disant) défauts physiques.
Des images dont la légende pourrait être : « Je m’aime, et je mérite d’être aimé.e comme je suis ! ». Plus le mouvement prendra d’ampleur, plus la diversité des corps et des morphologies sera reconnue et appréciée, c’est ce qu’espèrent les adeptes du mouvement.
Quand les Instagrameuses militent pour la bienveillance et l’acceptation de soi
Instagram fourmille aujourd’hui de jeunes femmes qui postent des photos de leur quotidien, de leur corps et des défauts de leurs corps, ou qui collectent photos et témoignages de personnes qui se reconnaissent dans leur démarche. Signe de l’espoir qu’elles font naître et de la force du mouvement body positiviste, elles sont suivies par des milliers, voire des millions d’abonné.e.s.
Zoom sur 5 comptes Instagram body positive particulièrement inspirants.
On veut du vrai
Vergetures, poils, cellulite, photographies mal cadrées ou sombres… : voilà ce que publient sans complexes Louise Aubery (MyBetter_self sur Instagram) et Julie Bourges (Douze Février), deux influenceuses qui ont décidé d’utiliser leur force de frappe sur les réseaux sociaux pour renverser les diktats des marques.
Coucou les girls
« Je m’amuse à caricaturer cette société auto centrée en prenant à contre-pied ce que j’ai pu voir dans des tutos beauté/lifestyle : l’exagération d’une scène, d’un plan ou d’une attitude… J’ai volontairement choisi de rendre la chose grotesque », explique Juliette Katz, alias Coucou les girls. Le résultat est drôle, décalé, décomplexant, mais aussi très touchant, car très sincère et personnel.
Ely Killeuse
Le parcours d’Ely Jilleuse, de son vrai prénom Yasmine est hélas banal : réflexions humiliantes sur son physique à l’adolescence, enchaînement de régimes, programmes sportifs à outrance, modèle de « fitness girl » sur les réseaux sociaux… jusqu’à ce qu’à l’âge de 27 ans elle décide de tout arrêter au risque de décevoir sa communauté. Effet inverse : ses abonnées la suivent dans son nouveau combat pour le body positivisme dont elle devient une ambassadrice déterminée ! On a un petit faible pour Ely Killeuse qui a glissé deux jolies culottes Réjeanne dans sa valise pour la maternité…
Body Posi Panda
Parcours similaire pour la britannique Megan Jayne Crabbe, alias Body Posi Panda, qui a enchaîné les privations alimentaires et les séances de sport au point de sombrer dans une grave anorexie, suivie d’une période d’hyperfagie (envie compulsive de manger). C’est la découverte du body positivisme qui l’a sauvée, et elle a aujourd’hui près de 775 000 abonné.e.s sur son compte Instagram dont le message pourrait être : « La beauté passe par le fait d’être bien dans sa peau ».
Céleste Barber
« Au début, je ne l’ai pas pensé comme un truc body positive, un truc genre “vasy meuf”, c’était plutôt “c’est comme ça que les stars sortent des piscines” et moi j’étais là « Non, quand tu sors d’une piscine, c’est comme ça », expliquait en 2017 au Guardian celle qui rassemble aujourd’hui un public de 6,5 millions d’abonnés autour de ses hilarantes parodies des attitudes très stéréotypées de gens riches, beaux et célèbres. Un succès confirmé par l’obtention en 2017 du WhoHaha award de la “dame la plus drôle d’Instagram”, et par le fait qu’elle ait recueilli sur son seul nom près de 50 millions de dollars pour les pompiers australiens lors de incendies qui ont récemment dévasté l’Australie.
Chez Réjeanne, on body positive même (surtout) pendant les règles !
Être bien dans sa peau même pendant les règles, c’est exactement la raison d’être de nos culottes menstruelles ! Autant dire que chez Réjeanne, nous sommes en plein dans le body positivisme, nous voulons permettre à toutes les femmes de vivre leurs règles librement et sereinement, sans les subir ou en avoir honte.
#NoFilter, cela veut dire des modèles de culottes de règles adaptés à toutes les morphologies et tous les âges, cela veut dire aussi des mannequins comme nous, comme vous, naturelles et décomplexées, et des photos garanties sans aucune retouche !