Le bambou est-il vraiment écologique ? On vous dit tout !
Quand on pense bambou, on a immédiatement en tête l’image d’un gentil panda confortablement assis en train de déguster tranquillement une pousse de cette plante des pays chauds, ou encore la chanson de Philippe Lavil, gorgée de soleil, de mer et de musique : «Il tape sur des bambous et c’est n°1… ». Bref, un univers plutôt dépaysant et sympathique.
Aujourd’hui, le bambou est très tendance, on le trouve aussi bien dans la construction, la décoration ou le textile et il bénéficie d’une excellente réputation en termes d’impact environnemental. Mais, au-delà des jolis clichés, qu’en est-il exactement : le bambou est-il vraiment écologique ? Et devons-nous nous jeter les yeux fermés et avec bonne conscience sur tout ce qui est fabriqué en bambou ? Pas si sûr…
Le bambou, une culture écologique et vertueuse, à condition qu’elle reste raisonnée
Une excellente empreinte environnementale
Le bambou est un type d’herbe ligneuse qui compte environ 1 400 espèces dans le monde, dont beaucoup en Asie (500 en Chine), d’autres en Amérique latine ou en Afrique. Si l’on s’en tient à sa culture, rien à dire, le bambou est la plante écologique par excellence :
- Le bambou nécessite peu de ressources pour se développer : c’est ce qu’on appelle une « plante chameau », qui n’a pas besoin d’eau pour grandir, ni d’aucun produit chimique phytosanitaire. Il croît tout seul et à une vitesse phénoménale, c’est un sacré atout !
- Les forêts de bambou ont un fort potentiel de capture et de séquestration du dioxyde carbone (gaz à effet de serre), ce qui en fait de précieux puits de carbone, et donc des agents efficaces de la lutte contre le changement climatique : le bambou peut fixer jusqu’à 30 % de plus de CO² que les arbres et libère donc 30 % de plus d’oxygène qu’eux.
- Le bambou restaure et régénère les sols en éliminant certaines toxines et en apportant carbone et oxygène.
- Le bambou dispose d’un système racinaire impressionnant qui lui permet de retenir le sol et de lutter efficacement contre son érosion. C’est primordial lorsque l’on sait que l’érosion des sols est considérée comme une menace de premier ordre pour la sécurité alimentaire mondiale.
Le risque de la production industrielle
Le bambou a donc tout bon, et c’est là que les choses commencent à se compliquer, car la tentation est grande d’en étendre démesurément la culture au risque d’une déforestation massive. D’autant plus que la demande de bambou ne fait que s’accroître, avec un double impact négatif :
- Le bambou peut devenir un véritable prédateur végétal, venant remplacer d’autres espèces, au détriment de l’équilibre de la biodiversité originelle ;
- Les petites exploitations éco-responsables tendent à disparaître au profit de la culture massive et intensive.
La transformation du bambou, pas si écoresponsable qu’elle en a l’air
Avec toutes ses qualités, on pourrait penser que le bambou est la star de l’économie verte. Mais attention, le transport et la transformation du bambou sont beaucoup moins écologiques que sa production !
Le transport d’abord, puisque par définition la plante est cultivée loin de chez nous, son transport sous forme brute ou transformée, alourdit considérablement son bilan carbone.
La transformation ensuite :
- Quand elle est faite sur place, c’est souvent (en Chine en particulier) dans des usines qui utilisent une énergie très carbonée (centrales à charbon) ;
- Par ailleurs la transformation du bambou en fibre de bambou pour l’industrie textile recourt à des procédés hautement polluants, annulant les effets bénéfiques de la production : “La transformation de la plante en fibre textile aboutit dans l’immense majorité des cas en viscose de bambou, à grand renfort de soude, sulfure d’hydrogène ou encore sulfure de carbone. ” (source : https://www.eco-sapiens.com/dossier-146-Le-bambou-_-solution-ecologique-ou-arnaque-industrielle_.html ). La viscose de bambou n’est donc pas une fibre naturelle, contrairement à l’idée que l’on en a spontanément : “Pour la plupart des fibres de bambou utilisées dans la production de textile industrielle, le bambou naturel n’est pas utilisé, mais il est mélangé et régénéré dans un procédé viscose/rayonne et peut, par conséquent, ne pas être considéré comme une fibre naturelle ou même biologique, même si la plante du bambou est à la base certifiée biologique dans les champs.” (source : https://www.global-standard.org/fr/information-centre/faqs.html#est-il-possible-d-utiliser-du-bambou-dans-les-textiles-certifies-gots ).
- La teinture des fibres textiles peut également être très agressive pour l’environnement, avec un risque de contamination des nappes phréatiques du fait du rejet des eaux utilisées dans la nature.
Le bambou, très attirant, mais attention aux fausses promesses et au greenwashing
Le bambou est utilisé depuis des millénaires, notamment en Asie, pour l’alimentation, les vêtements ou la construction de ponts et de maisons (la fibre de bambou est jusqu’à 8 fois plus résistante que la fibre de bois et légèrement plus résistante que le fer). Et il est de plus en plus prisé en France.
Les objets et ustensiles du quotidien
Ustensiles de cuisine, brosse à dents ou pailles pour boire, les objets en bambou sont partout. C’est très bien, d’autant qu’ils sont biodégradables, mais attention aux étiquettes trompeuses. Vérifiez bien la composition des produits : par exemple, les couverts en bambou contiennent souvent de la mélamine-formaldéhyde (potentiellement toxique lorsqu’elle est de mauvaise qualité). Attention au prix : s’ils sont trop bas, cela signifie de mauvaises conditions de production et de transformation. Attention enfin à la qualité et la solidité des produits.
Les textiles
Les fibres textiles obtenues à partir du bambou sont légères mais solides, elles sont souples et très douces au toucher et donc agréables à porter. Enfin, elles sont naturellement antibactériennes tout en étant très absorbantes. On les utilise aussi bien pour les vêtements de sport que pour les pantalons, les sous-vêtements, les tee-shirts, etc. Mais attention, n’oubliez pas que les procédés de fabrication de la fibre de bambou sont loin d’être exemplaires. Pour être sûr.e de faire un choix écologique bon pour l’Homme et la planète, il faudrait pouvoir s’assurer que les exploitations de bambou soient gérées de façon raisonnée et dans le respect des écosystèmes locaux, et que la transformation en fibre textile soit le moins polluante possible !
Conclusion :
Les objets et textiles en bambou n’offrent pas suffisamment de garanties pour que l’on puisse affirmer qu’ils sont vraiment écologiques. Veillez à bien regarder les étiquettes : en Europe et aux Etats-Unis, l’appellation « Bambou » ne peut être apposée que si le produit est directement issu de fibres non transformées en rayonne ou viscose. Ce qui est possible avec les matières mixtes, contenant notamment du coton qui assouplit alors la fibre et la rend portable sans procédé chimique préalable.
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Chez Réjeanne, nous ne pratiquons pas le « bamboozling »
La FTC (Federal Trade Commission) des États-Unis emploie le terme « bamboozling » pour qualifier la commercialisation de produits non respectueux de l’environnement prônés comme étant écologiques, ou toute marchandise étiquetée de manière trompeuse, volontairement ou non. Chez Réjeanne, vous pouvez être sûr.e que vous ne vous ferez pas « bamboozer » : toutes nos culottes de règles sont fabriquées en France, sans aucune substance nocive, et nous avons obtenu les labels pour notre coton biologique et OEKO-TEX® STANDARD 100 (CQ 1254/1 IFTH) pour l’ensemble de nos matières. Alors n’hésitez plus, adoptez nos jolies culottes menstruelles !
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