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Santé menstruelle et accès à la contraception : les lignes bougent

10/02/2022

Chez Réjeanne, nous sommes constamment à l’écoute des initiatives ou des mesures en faveur d’une meilleure prise en compte de la santé menstruelle et de l’accès à la contraception. Et voilà qu’au tournant de l’année, deux bonnes nouvelles et une annonce du Président de la République ont attiré notre attention. Nous sommes trop content.e.s de partager ces actualités autour des règles avec vous !

La gratuité de la contraception jusqu’à 25 ans

Le Ministre de la Santé Olivier Véran l’avait annoncé en septembre 2021 : « À partir du 1er janvier, il y aura une prise en charge de la contraception hormonale, du bilan biologique qui peut aller avec, de la consultation de prescription et de tous les soins qui sont liés à cette contraception », pour toutes les femmes jusqu’à l’âge de 25 ans. La mesure, qui concerne 3 millions de jeunes femmes, est donc effectivement entrée en vigueur le 1er janvier.

Si les féministes se battent depuis les années 70 sur le sujet, ce n’est que peu à peu que les choses ont progressé :

  • La contraception est gratuite pour les mineures de 15 à 18 ans depuis 2013,
  • et pour les moins de 15 ans depuis 2020.

Ce qui sous-tend la loi et son élargissement, c’est le constat d’une baisse du recours à la contraception pour des raisons financières, avec le risque d’une augmentation des IVG.

En pratique, les jeunes femmes peuvent désormais accéder gratuitement aux différents types de contraception :

  • implant contraceptif hormonal,
  • contraception d’urgence hormonale.

La mesure a été globalement bien accueillie avec cependant des réserves venant de toutes les sensibilités. Ainsi, côté Planning familial, plutôt progressiste, les responsables regrettent que la décision ne s’accompagne pas d’une campagne d’information auprès du public et des professionnels. Selon eux, cela faciliterait vraiment l’accès des jeunes à la contraception. Inversement, côté associations d’obédience conservatrice, on s’inquiète plutôt de ce tout-contraceptif auquel on préfèrerait une éducation à la sexualité.

À lire, les sujets autour de la contraception :

Une première en France : une consultation à l’hôpital pour les femmes souffrant de règles abondantes

Dans l’actualité menstruelle, voilà une initiative très intéressante. Elle devrait attirer de nombreuses patientes. Le 3 décembre 2021, l’Hôpital de la Croix-Rousse à Lyon a ouvert le premier hôpital de jour dédié aux femmes souffrant de règles abondantes ou ménorragies.

Car si le phénomène touche 20 à 30% des femmes en âge de procréer, il est très peu et mal diagnostiqué. Il est donc très peu et mal traité, alors qu’il peut être :

  • le symptôme de maladies gynécologiques (souvent des tumeurs bénignes de l’utérus)
  • ou le signe d’autres pathologies :
    • trouble de la thyroïde,
    • de la coagulation sanguine,
    • insuffisance hépatique ou rénale…
    • ou de maladies héréditaires rares comme la maladie de Willebrand.

La docteure Lucia Rugeri, spécialiste en hémostase clinique (gestion des troubles de la coagulation) et à l’origine du projet, parle d’ « errance diagnostique ». Elle explique que « les femmes essayent des traitements puis ce n’est pas suivi, elles sont souvent perdues de vue ». D’où la nécessité d’avoir une approche pluridisciplinaire du problème tant les causes de la ménorragie sont diverses. Sans compter la persistance des tabous qui entourent le sujet des règles.

Depuis le 3 décembre 2021, les patientes adressées par un professionnel de santé, peuvent bénéficier d’une consultation de 3 heures. Elle servira de base à la prise en charge. Cette consultation s’organise selon le parcours suivant :

  • Une échographie de l’utérus réalisée par un praticien spécialisé en échographie gynécologique ;
  • Une consultation avec un médecin gynécologue ;
  • Une consultation avec un médecin spécialiste en troubles de la coagulation ;
  • Un bilan biologique d’hémostase.

Cette première en France devrait bientôt être suivie par l’ouverture d’une autre structure similaire à l’hôpital femme-Mère-Enfant de Bron (69), en 2022.

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L’endométriose, « ce n’est pas un problème de femmes, c’est un problème de société »

C’est Emmanuel Macron qui a prononcé cette phrase, à l’occasion de la déclaration qu’il a faite sur les réseaux sociaux le 11 janvier 2022, pour lancer officiellement une stratégie nationale de lutte contre l’endométriose. Il parlait d’une maladie selon lui trop peu connue, trop mal ou trop tardivement diagnostiquée et prise en charge. Il rappelait que pourtant une femme sur dix en France, soit plus de deux millions de personnes, en souffre. Cette maladie représente même la première cause d’infertilité en France.

Emmanuel Macron souhaite « développer ce qu’on pourrait appeler un ‘réflexe endométriose’ auprès de tous les publics : à l’école, à l’université, à la maison, au bureau, et même, et surtout dirais-je, dans les milieux médicaux ». À charge pour le Ministre de la santé Olivier Véran de créer dès février « un comité de pilotage national pour définir le plan d’action et le mettre en œuvre avec les représentants des patientes et des professionnels, et de tous les ministères et secteurs concernés ».

Si l’on ne peut que se réjouir d’une telle annonce, beaucoup d’observateurs soulignent cependant qu’il ne s’agit que d’une annonce, assortie d’aucun budget ni calendrier précis : à suivre donc…

Deux jours plus tard, le 13 janvier, comme pour prendre le Président au mot, la députée LFI Clémentine Autain déposait une proposition de résolution pour la reconnaissance de l’endométriose comme une affection longue durée. Elle a pu être adoptée – à l’unanimité – par l’Assemblée nationale. C’est un immense espoir pour les centaines de milliers de femmes qui souffrent de cette maladie.